TOUS LES CHEMINS MÈNENT ILS A DIEU ?

«Tous les chemins mènent à Dieu.»

En d'autres termes, quelle que soit la foi ou la conception religieuse que l'on a, on arrivera un jour au même endroit. Les différentes religions ne sont que différents chemins conduisant, à la même destination; en choisir une plutôt qu'une autre n'a donc pas tellement d'importance.Cet argument est-il valable ?

Peut-on effectivement affirmer que les croyances religieuses de toutes les cultures du monde qui ont surgi au cours de l 'Histoire, et les nouveaux mouvements religieux contemporains ou futurs mènent tous à Dieu ?Comment cela se pourrait-il, alors que l'on enseigne des croyances différentes et même contradictoires d'une religion à l'autre ?

Certains pensent par exemple que Dieu trouve plaisir dans les sacrifices humains, tandis que d'autres prétendent que Dieu les a en horreur - ils n'adorent donc pas le même Dieu! Face à une telle diversité de croyances religieuses, pourquoi ne pas simplement dire : peu importe ce que l'on croit, pourvu que l'on soit sincère ?

Non, décidément, j'ai bien peur que cette idée ne nous amène nulle part.Mais si l'on s’en tient uniquement aux grandes religions du monde, en disant que ce sont elles qui mènent à Dieu ?

Le premier problème de taille est de déterminer quelles sont ces religions. Sur quels critères s'appuyer pour accepter telle religion et rejeter telle autre ? Même si l'on ne prend en compte que les cinq systèmes religieux les plus répandus, il suffit d'un bref examen pour constater qu'il y a des différences colossales entre eux.

L'hindou croit en de nombreux dieux ; le musulman est absolument convaincu qu'il n'y en a qu'un. Le bouddhiste ne dit rien au sujet de la nature, voire de l'existence de Dieu ; le juif décrit son caractère en détail. Le chrétien croit qu'il est donné à chaque individu de vivre et mourir une seule fois ; le bouddhiste croit qu'il passe par de multiples réincarnations.

Et qu'en est-il de la voie du salut, du chemin vers la vie éternelle ?

De nombreuses religions anciennes offrent le salut en échange d'offrandes et de présents à leurs dieux, allant jusqu'aux sacrifices humains. L'hindouisme nous dit que l'accomplissement du devoir, l'observance des rites et la discipline mènent au salut. Les musulmans doivent s'acquitter de leur obligation de jeûner et de prier, et de réciter leur credo. Seulement dans ce cas, et après avoir soutenu l'épreuve du jugement, ils parviendront au paradis.

Les chrétiens, contrairement aux adeptes de toutes les autres religions, disent que l'on ne peut gagner son salut par quelque pratique ou action que ce soit ; on le reçoit comme un cadeau.

En d'autres termes, les principales religions du monde ne vont pas dans la même direction, elles ne visent pas le même but. Il n'est possible de croire que «tous les chemins mènent à Dieu» que si l'on ne tient aucun compte des diverses religions (les chemins) et de leur notion de Dieu (le but).

Toutes les religions ne mènent pas au même point, pas plus que tous les avions qui décollent de Roissy n'atterrissent à New York, ou que toutes les routes qui partent de Paris ne vont à Marseille !

Parfois, même ceux qui en savent un peu plus long sur les religions du monde ont un point de vue pour le moins nébuleux et sentimental sur la façon dont elles s'harmonisent. Ils pensent que Dieu est comparable à une gigantesque peinture.

Chaque religion présente un élément du tableau, et c'est dans ce sens que l'on affirme que toutes sont justes... mais aucune ne possède toute la vérité. Dieu (le tableau) est suffisamment grand pour englober toutes leurs vues et idées.

Mais en réalité, les religions du monde ne sont pas seulement différentes, elles se contredisent l'une l'autre. L'hindou dira qu'il y a plusieurs tableaux, tous différents ; le musulman dira qu'il n'y en a qu'un seul. Le bouddhiste affirme que le tableau est sans rapport avec le sujet, et donc que le cadre est sans doute vide. Le chrétien soutiendra que la peinture se présente sous trois faces diverses, mais toutes dans le même cadre.

Quelqu'un a tort, c'est l'évidence même, car prétendre que «tous les chemins mènent à Dieu» est aussi irrationnel que de dire qu'un trajet à vélo jusqu'à l'école ne diffère guère d'un voyage spatial de la terre à la lune. Le trajet, le moyen de transport et la destination sont tout à fait différents !

Le christianisme se dit unique. 

Le christianisme ne laisse pas de doute quant à ce qu'il prétend être. Voici deux citations extraites de la Bible, le livre de foi des chrétiens : «Je suis le chemin, la vérité et la vie. Nul ne vient au Père que par moi.» (Jean 14:6) «II n'y a de salut en aucun autre [que Jésus] ; car il n 'y a sous le ciel aucun autre nom qui ait été donné parmi les hommes, par lequel nous devions être sauvés.» (Actes 4: 12) Ces deux affirmations soulignent le caractère exclusif du christianisme. La foi en Jésus se présente comme le seul chemin pour parvenir à Dieu. Aucun subterfuge ne pourra émousser l'impact direct d'affirmations comme celles-ci.De prime abord, cela semble dur et intransigeant, voire incroyablement prétentieux. Mais après réflexion, n'en est-il pas ainsi de toute vérité ? Deux plus deux égalent quatre. J'aimerais bien que cela fasse cinq, ou sept, ou même soixante-dix-sept, mais le fait est que la réponse est quatre. Cinq semble assez approchant, mais cinq a plus en commun avec mille qu'avec quatre - tous deux sont faux ! En pratique, nous comptons avec le fait que la vérité soit exclusive de ce qui est faux. Le christianisme affirme être la vérité en ce qui concerne l'accès à Dieu ; la nature même de cette affirmation la rend inconciliable avec les autres religions. Celles-ci peuvent recéler certaines vérités, mais seul le christianisme est la vérité.Par contraste, d'autres religions témoignent d'un éclectisme qui semble à première vue assez attractif. La plupart d'entre elles incluent Jésus et son enseignement. L'hindouisme, en particulier, fait place à Jésus parmi ses nombreux dieux. Mais c'est justement cet éclectisme qui devrait faire problème à celui qui est déterminé à chercher la vérité.

Le salut ne se gagne pas.

Toutes les religions autres que le christianisme ont une sorte de système de points pour l'obtention de la vie éternelle. Les hindous doivent vivre en se conformant autant qu'ils le peuvent à leur éthique, ne portant pas atteinte fût-ce au moindre des animaux, afin d'accéder à une vie meilleure lors de leur prochaine réincarnation. S'ils mènent mal leur vie, ils risquent d'être réincarnés dans une vie humaine plus médiocre ou même de revenir sous forme d'insecte.

Les musulmans doivent satisfaire à un certain nombre d'obligations s'ils veulent parvenir au salut. Ils doivent s'abstenir d'alcool, faire un pèlerinage à la Mecque, jeûner, durant le mois du Ramadan et prier cinq fois par jour.

Les bouddhistes doivent s'efforcer de vaincre tout désir s'ils veulent obtenir le salut. Chaque mouvement religieux impose ses règles propres à ses fidèles qui veulent être acceptés par Dieu.

Sur ce point, le christianisme se distingue de toute autre religion. Revenons à son livre de base : «Le don gratuit de Dieu, c'est la vie éternelle en Jésus-Christ notre Seigneur.» (Romains 6:23) «Car c'est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c'est le don de Dieu. Ce n’est point par les oeuvres, afin que personne ne se glorifie.» (Ephésiens 2:8-9) 

La foi chrétienne affirme que le système de points ne «marche» pas: personne n’a pu en accumuler suffisamment pour réussir l'examen de passage pour entrer au ciel. Même la personne la plus gentille et la plus sympathique au monde n’obtiendra pas la note requise pour être reçue à l’examen : la perfection. Il y a en fait un taux d'échec de cent pour cent. Rien moins que cela !

La bonne nouvelle, c'est que Jésus a vécu cette vie parfaite et a été la seule personne à réussir cet examen. De ce fait, Dieu annonce à un monde de recalés que comme récompense à son Fils pour sa réussite à cet examen, il leur offre gratuitement le salut (c’est-à-dire la vie éternelle au ciel et sa présence avec eux dès ici-bas) – et cela non pas sur la base de leurs oeuvres ou de leurs mérites, mais à cause de ce que son Fils a fait.

Contrairement à ce qu'enseignent d'autres religions, nous ne pouvons absolument rien faire qui contribue à notre salut ; nous ne pouvons que le recevoir comme un cadeau gratuit.

«Pourtant, le christianisme a des règles et des prescriptions comme toute autre religion – aller à l’église, aimer son prochain, ne pas commettre l'adultère.»

Oui, il est vrai que le christianisme prescrit certaines règles, mais celles-ci sont d'un tout autre ordre. En bref, l'observance de ces règles est le résultat de notre salut, et non sa cause. On pourrait comparer cela à ma relation avec mon épouse. J'essaie de lui montrer mon amour en m'occupant de notre plus jeune fille, en faisant quelques travaux ménagers et en lui achetant de temps en temps un bouquet de fleurs.

Rien de tout cela n'a pour but de gagner son amour - elle m'aime déjà. D’ailleurs, ni un pendentif avec diamants ni une Rolls Royce ne l'auraient amenée à m'aimer si elle ne s'y était décidée auparavant. D'une manière similaire, aucun effort de ma part ne pourra me gagner l'amour de Dieu, mais puisqu'il m'aime déjà, je veux lui exprimer ma gratitude en suivant ses préceptes.

C'est ce qui rend la foi chrétienne fondamentalement différente des autres idéologies religieuses: Alors que leurs adeptes suivent règles et prescriptions par devoir ou peur des conséquences d'une éventuelle désobéissance, avec un espoir incertain de salut futur, les chrétiens suivent règles et prescriptions par amour et gratitude pour un salut déjà obtenu. La différence est de taille ! 

Dieu en quête de l'homme

L'histoire des mouvements religieux est l’histoire des hommes en quête de Dieu. Ils l’ont cherché au travers de rites et de cérémonies, d'expériences mystiques, d'ascétisme, de dévotion fervente, dans des lieux saints, dans des croyances religieuses. Ils l'ont cherché dans des fois anciennes et dans des croyances nouvelles, dans la magie orientale et dans le matérialisme occidental, dans les labyrinthes de la pensée et dans des orgies d'émotions.

Cette recherche a été vaine. Aussi vaine que celle d'une fourmi en quête de la planète Jupiter ! L'homme est tout simplement incapable d'un tel tour de force. Ce qui explique pourquoi le christianisme est l’histoire de Dieu en quête de l’homme. C'est l'histoire du Dieu qui veut se faire connaître, et qui se présente à nous en la personne de Jésus. Dans le christianisme, contrairement aux autres religions, c'est Dieu qui a pris l'initiative ; il veut être trouvé. Tous les détails pour parvenir à lui sont dans la Bible, et cette source d'informations est accessible à tous. Ce Dieu ne joue pas à cache-cache avec nous ! 

Une véritable assurance

La foi chrétienne offre un sentiment de sécurité. Demandez à un chrétien s'il sera avec Dieu pour l'éternité, sa réponse sera «oui». Mais les adeptes d'autres religions répondront invariablement: «C'est possible» ou «Peut-être». Tout dépend pour eux des efforts persévérants qu'ils auront accomplis et du bilan final de leur vie à l’heure de leur mort.

Puisque le salut se gagne par ses propres mérites, on ne peut jamais dire si l'on a fait assez, et l'on ne peut donc jamais dire si on l'obtiendra.Quel soulagement de savoir que Dieu a fait tout ce qui est nécessaire à notre salut – notre seule part est de croire, d'avoir la foi. Dès lors que nous avons fait ce pas, Dieu nous dispense de l'attente de la réponse à notre désir.

Voulez-vous maintenant une espérance certaine concernant le futur, sans attendre d'être mort pour savoir que vous avez été reçu à l’examen de passage ? Dieu offre maintenant cette certitude à ceux qui reçoivent son Fils. 

Une force morale

D'autres religions nous proposent peut-être une discussion au sujet de l’eau, mais le christianisme offre le gilet de sauvetage. Le christianisme ne se contente pas d'un code de bonne conduite pour la vie, mais il offre une puissance de vie.

Lorsque nous devenons chrétiens, la puissance de Dieu entre en nous et nous donne la force de vaincre toutes sortes de choses dans notre vie dont nous savons qu'elles sont mauvaises. Une puissance pour nous défaire de mauvaises habitudes, changer notre façon de penser, aimer ceux qui ne nous attirent pas...

Cette offre bien spéciale de « puissance pour le bien » n'est disponible que pour celui qui choisit de devenir chrétien.Et la particularité de la foi chrétienne ne s'arrête pas là. On pourrait disserter sur le fait qu’elle a moins de liens culturels que les autres croyances, car on trouve des chrétiens dans tous les groupements raciaux.

On pourrait aussi parler de la façon dont elle traverse les barrières de l'âge, du sexe, de la culture, de la géographie, de la couleur de la peau. Parler également de son record inégalé d'interventions sur le plan socio-médical auprès des défavorisés. Ou de sa survie sous les persécutions les plus terribles.

La conclusion qui s'impose, c’est que le christia­nisme, qui se dit unique, se révèle après examen comme étant bel et bien unique. Nous sommes donc placés devant un choix - est-il juste ou faux ?

Extrait du livre C’est l’évidence même de Stephen Gaukroger.