LUMIERE SUR L'ONCTION

L'onction, selon la parole de Dieu, est envisagée sous deux angles : matériel et spirituel.

L'onction matérielle est l'acte qui consiste à verset de l'huile sur certaines personnes ou certaines choses. 
La première onction dont parle la parole de Dieu est l'onction d'une chose. Jacob, à Béthel, dressa en stèle la pierre dont il avait fait son chevet et versa de l'huile sur son sommet en souvenir de la présence et des promesses de Dieu (Gen. 28 : 18).

La deuxième onction est celle de la tente d'assignation et de ses divers objets avec l'huile de l'onction sainte, « une préparation composée, d'ouvrage de parfumeur » (Ex. 30 : 25-29).
Il est fait mention d'autre part de l'onction des personnes. Il s'agit principalement des sacrificateurs, des rois et des prophètes.

1. Les sacrificateurs étaient oints d'huile (Ex. 29 : 21). L'onction d'Aaron a été abondante, comme le sacrificateur « qu'on a oint de l'huile sainte » comme, par exemple, dans l'ordonnance des villes de refuge (Nom. 35 : 15).

2. Les rois recevaient aussi une onction. C'est Jothan , le fils du juge Gédéon, qui, le premier, parle dans son allégorie d'une onction royale (Juges 9 : 8). La parole de Dieu cite le nom de plusieurs rois qui ont été oints : Saül, David, Salomon, Jéhu, Joas, Joakhaz. De David l'Eternel lui-même déclare : « Je l'ai oint de mon huile sainte » (Ps. 89 : 20).

3. Les prophètes, dans un psaume, sont mis au rang des oints : « Ne touchez pas à mes oints, et ne faites pas de mal à mes prophètes » (Ps. 105 : 15). En fait Elisée est le seul prophète à propos duquel il soit parlé d'onction : « Tu oindras Elisée... pour qu'il soit prophète à ta place », dit Dieu au prophète Elie (1 Rois 19 : 16). Il n'est pas dit si cette onction a eu réellement lieu sous la forme d'une onction d'huile. Au reste il n'apparaît nulle part dans l'Ecriture que des prophètes aient inauguré leur ministère par une onction.

L'onction spirituelle résulte directement de l'intervention du Saint Esprit. Elle est premièrement l'apanage du Seigneur Jésus lui-même. Divers psaumes l'ont déjà annoncé : « Les princes consultent ensemble contre l'Eternel et contre son oint » - « Dieu, ton Dieu, t'a oint d'une huile de joie au-dessus de tes compagnons » (Ps. 2 : 2 ; 45 : 7).

Jésus est le Messie (en hébreu) comme il est le Christ (en grec), Celui qui est oint. Le prophète Daniel annonce que le Messie serait retranché et n'aurait rien (9 : 26). André dit à son frère : « Nous avons trouvé le Messie, ce qui, interprété, est Christ ». La femme de Samarie affirme : « Je sais que le Messie qui est appelé le Christ, vient » (Jean 1 : 42 ; 4 : 25).

Lors du baptême au Jourdain, l'Esprit de Dieu est venu sur Lui (Matt. 3 : 16). A Nazareth, tandis qu'il se rend en Galilée, Jésus cite les paroles du prophète : « L'Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu'il m'a oint pour annoncer de bonnes nouvelles aux pauvres » (Luc 4 : 18). Plus tard les apôtres parlent de Jésus comme étant le saint serviteur que Dieu a oint, et l'apôtre Pierre dit à Corneille comment Jésus, qui est de Nazareth, a été oint de l'Esprit Saint et de puissance au cours de son ministère (Actes 4 : 27 ; 10 : 38). 

L'onction spirituelle est d'autre part le lot du croyant. « Celui qui nous lie fermement... à Christ et qui nous a oints, c'est Dieu, qui aussi nous a scellés, et nous a donné les arrhes de l'Esprit dans nos coeurs » (2 Cor. 1 : 21).

L'apôtre Jean certifie que les croyants ont l'onction de la part du Saint et qu'ils connaissent toutes choses (1 Jean 2 : 20). Ils sont donc oints du Saint Esprit, par lequel ils ont la connaissance des pensées de Dieu. Scellés du Saint Esprit, ils ont toute assurance quant à leur relation avec Dieu. Ils ont enfin les arrhes de l'Esprit dans leur coeur, une espérance certaine quant à l'héritage éternel qui a été promis.
Il ne faut pas oublier qu'une telle onction est accordée à la suite de l'oeuvre de l'expiation. Au Seigneur Jésus, elle l'a été en vertu de sa propre perfection.

Pierre Rossel